dimanche 24 août 2014

Discours à la Nation: Le rendez-vous des espoirs déçus


Politique

Discours à la Nation
Le rendez-vous des espoirs déçus

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Mesdames, messieurs,
Chers compatriotes,

Dans les pays de bonne tradition démocratique, le discours à la Nation décliné par le Chef de l’Etat pour fixer les citoyens sur le bienfondé des politiques publiques, appelle un effet de balancier, qui invite à donner la parole à l’opposition.
Après notre congrès tenu dans un cadre simple et parfaitement conforme à nos moyens, sur lequel Pierre MAMBOUNDOU avait lui-même célébré l’anniversaire du Parti, j’ai choisi de répondre à Monsieur le Chef de l’Exécutif, ici à Kinguélé, pour témoigner notre proximité avec le Peuple, reclus dans la pauvreté par le fait des choix du régime.
J’ai choisi de m’exprimer aux côtés des gabonais, dans un environnement très éloigné des ors de la République, avec la certitude d’alimenter les sarcasmes de ceux des compatriotes qui font du confort tous azimuts l’axiome central de leur action politique.
Mesdames, messieurs,
Le discours à la Nation est un moment fort de la vie d’un pays, à l’occasion duquel, la société entière se ressource dans une nouvelle espérance proposée au Peuple par le Chef de l’Etat.
Il se trouve qu’au-delà d’une éloquence de bonne facture, le discours prononcé le 16 août 2014 au Gabon a été malheureusement le rendez-vous des espoirs déçus.
Intervenant dans un contexte de grande agitation sociale, avec une crispation perceptible qui appelait des mesures originales pour négocier une détente avec les corps intermédiaires, le Chef de l’Exécutif a esquissé des poncifs, formulé des menaces, et pour couronner le tout, il s’est risqué à un exercice de comparaison que tous les observateurs ont retenu comme la marque indélébile d’une authentique injure à l’histoire.

Chers compatriotes,
Sous le prétexte d’une rupture qui tient beaucoup plus du slogan, Monsieur Ali Bongo Ondimba a cru devoir se démarquer de l’action de son père, en déclarant avoir construit en 5 ans plus de routes et de ponts que pendant les 20 dernières années.
Sur un ton sentencieux, pour que l’immonde de la trahison puisse parler à la face du monde, Monsieur Ali Bongo Ondimba a renié publiquement son père Omar Bongo Ondimba, comme aucun fils ne l’a jamais fait sous le soleil de l’Afrique.
En cherchant vainement à se démarquer de son père, avec l’affligeante conviction du mauvais élève, qui pense qu’il lui suffit de brûler la couverture du cahier pour faire disparaitre ses mauvaises notes, Ali Bongo Ondimba va donner aux gabonais l’occasion de lui rappeler clairement, que jusque dans l’inconscient collectif, il reste et demeure solidairement comptable du passé et du passif du régime de la Rénovation, auquel il a participé, et dont il poursuit l’œuvre.

Monsieur le Chef de l’Exécutif,
Décliné dans cette posture, votre discours est parfaitement irrecevable, parce que vous reprenez aujourd’hui sur le ton de la trahison, le constat que les gabonais n’ont jamais eu de cesse de dresser hier, sous l’indifférence de votre père que vous souteniez avec force, qui leur retournait au sommet de sa suffisance, que le chien aboie la caravane passe.
Ce discours est parfaitement irrecevable parce que vous-même, adossé sur le dispositif institutionnel hérité de votre père, vous vous êtes totalement coupé des mêmes gabonais en leur disant, laissez-nous avancer !, alors qu’ils avaient souverainement décidé par les voies démocratiques de tourner la page sombre du régime, dont vous honnissez les résultats aujourd’hui.
Aujourd’hui le chien n’aboie plus, et pourtant, vous ne pouvez plus avancer.
Vous ne pouvez plus avancer dans l’estime des gabonais, devant lesquels vous venez de montrer que vous n’êtes pas le fils de votre père.
Vous ne pouvez plus avancer dans l’échelle des valeurs de la culture Bantoue, qui est la nôtre, à l’égard de laquelle vous auriez été mieux inspiré, avec un légitime espoir de rallier des gabonais à votre cause, si vous aviez assumé publiquement le lourd et monumental passif de votre Père, et qu’ensuite de manière solennelle devant la Nation, pris l’engagement d’en inverser la tendance.
Pour toutes ces raisons, votre sortie du 16 août 2014 est une regrettable injure à l’histoire.
Lui donnant acte du mérite de son constat, qui montre que les fleurons d’hier, agitées à l’envi à l’époque, pour rendre compte de la réussite du régime de la Rénovation, sont devenus aujourd’hui, les pièces à conviction qui témoignent de l’inconséquence des choix du régime du père.
Il se trouve qu’en lisant entre les lignes, on constate que Ali Bongo Ondimba a parfaitement hérité de la culture du gâchis.
Pour le prouver, il suffit d’évoquer le spectacle annuel des motos, celui des bateaux, ainsi que tous les grands raouts qui engloutissent en pure perte, pour les menus plaisirs de la Cour, des ressources énormes qui auraient pu être investies utilement pour construire des écoles et des dispensaires, et de la sorte, réduire la pauvreté.

Mesdames, messieurs,
Parvenu à la tête de l’Etat sur un discours ayant promis de partager le plus largement possible la prospérité nationale, l’on constate que cette distribution s’obtient à l’arrachée par le corps social.
En recourant à des grèves interminables pour accéder à un droit légitime, les forces laborieuses montrent par l’absurde, que le coup par coup préside à bien des égards à la gouvernance de la cité.
Convoquant notre mémoire, les gabonais se rappellent une profession de foi déclinée ainsi qu’il suit, je cite :
"Je ne serai heureux que si je sais que le peuple gabonais est heureux, je ne serai fière de ma politique que si je sais qu’elle apporte à chacun et à tous un mieux-être dans son quotidien, je ne serai en paix que si je sais que le pays vit en paix".
Fort de ce qui précède, la hardiesse du Chef de l’Exécutif à dénoncer un supposé pessimisme contre son œuvre, interroge l’analyse sur son état d’esprit face à la détresse sociale toujours grandissante, dans un pays qui ne brille nullement par un sens d’anticipation au sommet de l’Etat.

Mesdames, messieurs,
Est-ce de la mauvaise foi que de constater l’état de déliquescence de l’université et de l’enseignement supérieur ?
Est-ce de la mauvaise foi que de constater l’état d’anarchie du transport urbain, source préoccupante et cause des tracas quotidiens des gabonais ?
Est-ce de la mauvaise foi que de constater l’absence de logements sociaux et la prolifération des quartiers sous intégrés ?
Est-ce de la mauvaise foi que de constater que dans un pays de moins de 2.000.000 d’habitants, le cout élevé des biens essentiels fait que de nombreuses, de très nombreuses familles se contentent aujourd’hui d’un repas par jour, sinon moins ?
Est-ce de la mauvaise que de constater que l’Ecole de la République, que nous appelons de tous nos vœux, n’ait pas figuré au rang des priorités du premier citoyen, nonobstant l’épisode de la dernière session d’un baccalauréat discrédité par l’amateurisme du Gouvernement ?

Chers amis, 
Obnubilé par la réalisation de la République du bord de mer, qui exclue et ignore les zones sous intégrées et le pays profond, pour donner le change aux visiteurs du monde, alors que l’urbanisation des villes reste à désirer, l’on s’interroge sur les mobiles pouvant justifier la destruction des édifices qui portent la mémoire du pays, alors que leur simple restauration aurait suffit pour les maintenir en état, et de la sorte, ajouter aux indicateurs de développement humain.
Tout compte fait, on aura retenu, qu’en prêtant une oreille attentive à l’écoute de son Président, pour attendre des réponses à des questions prégnantes et même existentielles, les gabonaises et les gabonais en sont sortis avec des interrogations substantielles sur leur devenir.
Aucun mot n’a filtré sur l’amélioration de la qualité de notre système institutionnel, aujourd’hui marqué du sceau de la dévolution familiale des charges publiques, à deux ans des prochaines consultations électorales majeures pour le pays, qui requièrent la stricte neutralité des acteurs et la transparence des procédures, aujourd’hui dévoyées par les titulaires auxquelles ces charges sont dévolues.
Aucune orientation n’a été émise sur la qualité de notre justice, pilier central de l’Etat de droit, qui fonctionne encore sur les dons personnels du Chef de l’Exécutif, comme pour afficher à la face du monde sa dépendance atavique à ce dernier.

Mesdames, messieurs,
Je suis foncièrement fier de mon pays et je souhaite vivement qu’il soit aux yeux du monde et des nations amies, cette entité immortelle qui reste digne d’envie.

Je suis exalté du plus profond de moi, devant ce fruit exquis que l’on découvre comme une musique. 
Je suis fier de Georges Damas Aleka qui a légué à la postérité la Concorde, notre hymne national.

Je suis fier de Jean Jacques Boucavel, qui a légué à la patrie notre Gabon chéri, l’hymne finaliste.

Mais à la pratique, j’ai mal à la gouvernance de mon pays.

Comme Pierre Mamboundou, j’ai une larme au cœur à défaut de l’avoir dans les yeux, en regardant ce pays, si riche de ses potentialités, et si pauvre de sa gouvernance.

Je vous remercie.


  
Education

L’Ecole de la République n’est pas une priorité !                                                          
L’Ecole de la République doit être le miroir de nos ambitions.

Elle doit traduire la volonté du Gabon à prendre place dans le concert des nations par le haut.

Mieux que tous les développements savants, cette image se passe de commentaires.

Cette scène n’a pas été empruntée aux intermittents du spectacle, ni enregistrée sur la scène d’un cirque, qui en sont les cadres naturels de ce type de séquence.

Il s’agit de tout ce que le gouvernement de la république peut compter de supérieur.

Lorsque le gouvernement a établi un lycée public dans un stade, l’alerte était donnée, mais personne n’avait vu le coup venir.

Et parce qu’il fallait laisser avancer le processus jusqu’à son terme normal, la surprise du chef était à venir. La voilà.

Le gouvernement, tout ce qui a de plus responsable et de plus institutionnel, a engagé une réforme qu’il a pris le soin d’encadrer dans des normes.

En cours d’application le même gouvernement a décidé de reconsidérer unilatéralement la réforme élaborée par lui-même, sans l’avoir abrogée, sans souffler un traitre mot aux candidats.

L’avenir est en confiance !


Société


L’intégration régionale
La frontière n’est pas un rubicond

Loin de représenter un rubicond, qu’il faut se garder de franchir, la frontière doit être considérée comme un pont jeté sur le monde, qu’il s’agit d’emprunter pour faire passer ses idées, sa culture, ses biens et ses services.

De toute évidence, il s’agit d’un gisement d’opportunités à saisir, que dis-je, à exploiter.

J’ai parfaite conscience que la globalisation, dont l’intégration est pourvoyeuse, comporte l’inconvénient majeur d’organiser une criminalité transfrontalière au demeurant fluidifiée par la cyber délinquance, j’ai foi dans l’intégration.







mardi 12 août 2014

La propagande nazi de Moubamba et compagnie


Chers tous,

De toute évidence, Monsieur MOUBAMBA le chantre du Parti de la Famille, a choisi de me combattre sur la base de l’orientation expérimentée pour la propagande nazie, qui a éprouvé le fait, qu’à force d’asséner des mensonges, ils deviennent des vérités.

Moukagni-Iwangou n'a jamais été membre de l'UPG?
Mais que faisait-il à chaque réunion du conseil exécutif de l'UPG?
C'est de la propagande Nazi servie au plat du PDG par ses marionnettes .
Avec le zèle du nouveau converti, Monsieur MOUBAMBA s’acharne à se présenter comme une alternative au sein de l’UPG, qu’il a rejoint après le décès de Pierre MAMBOUNDOU, qu’il avait copieusement insulté sur la place publique.
Je me réserve, en temps utile, de diffuser tous les supports en ma possession, qui montrent tout ce que l’opportunisme peut avoir d’indécent.
Je me réserve, en temps utile, de démontrer sur la place publique, en quoi MBOUMBA NZIENGUI ne peut être une alternative au sein de l’UPG, qu’il a fait reculer sur le terrain.

N’ayant pour tout ressort que la caution du Pouvoir en place, qui le promène en épouvantail avec l’espoir malheureusement de contrôler l’UPG, et surtout l’électorat du sud du Gabon, je démontrerai sur le menu, pourquoi mon grand frère Mathieu MBOUMBA NZIENGUI est une loque politique.
Pierre Mamboundou
J’expliquerai à l’opinion nationale, l’approche stratégique arrêtée il y a 25 ans, qui explique pourquoi les statuts de l’UPG, que j’ai écrit , ne comportaient pas de poste de Président jusqu’à la réforme adoptée par le congrès en 2014.
Au nom de la même réalité, j’indiquerais pourquoi MOUKAGNI-IWANGOU, et bien d’autres cadres dont il fallait préserver les carrières pour garantir la contribution qualitative à la réflexion du Parti, n’ont pas de carte de membre.
Au nom de la réalité, à laquelle j’ai activement participé, je vais démontrer en quoi je suis le véritable héritier politique de Pierre MAMBOUNDOU, que j’ai accompagné pied à pied, dans sa marche obstinée pour l’enracinement de la démocratie véritable au Gabon, pendant que MBOUMBA NZIENGUI était aux abonnés absents quand il n’animait pas simplement le front familial contre notre leader.
Pour que le silence que je me suis imposé jusqu’à ce jour, n’accrédite pas le mensonge asséné régulièrement par MOUBAMBA, je vais désormais parler, et croyez-moi, je connais bien des choses.
Je vais parler, déjà pour démonter, pied à pied, l’argumentation spécieuse de Monsieur Fulgence ONGAMA, le juge des référés. Et je sais de quoi je parle.
Je vais parler, ensuite pour dévoiler sur le détail, l’objectif qui se cache derrière toute la campagne de diabolisation orchestrée contre ma personne dans le dossier de la FEGAFOOT, aujourd’hui bloqué par l’effet conjugué, d’une part de la défection de NDOUMBOU qui n’a pas plus d’argument à produire aux débats et qui oppose désormais le silence aux convocations du juge, d’autre part de la posture de ce juge, SANKY William, commis par sa hiérarchie pour faire la lumière, mais qui hésite à conclure par un non-lieu cinglant, un dossier ouvert pour me crucifier par la voie judiciaire mais qui est en passe de m’offrir des arguments pour rebondir.
Je vais parler pour montrer le véritable objet recherché par toute cette agitation.
Je vais parler, pour refuser le divertissement et inviter les gabonais vers le vrai débat que l’on veut occulter par ce divertissement, le débat l’alternance.
MOUKAGNI-IWANGOU

Interview au journal Le Temps: Ma part de vérité


Le Temps: Ainsi donc, vous ne pourriez plus vous exprimer au nom de l’UPG, à la suite d’une décision du tribunal de première instance de Libreville ?

La liberté guidant le peuple
C’est l’objectif recherché mais que l’on obtiendra difficilement. J’aime toujours à rappeler que la légitimité du peuple reste le fondement du pouvoir. De tout pouvoir.

Au-delà de l’image que l’on veut présenter de ma personne devant l’opinion, je n’ai jamais fait de l’affichage mon crédo, étant un homme discret par nature.

J’ai toujours été un homme d’appareil, au point que d’aucun ont l’impression que je tombe dans ce marigot comme un cheveu dans une soupe.

La réalité est que depuis 25 ans, c’est-à-dire exactement l’âge de l’UPG, je suis derrière toutes les procédures stratégiques du Parti. Je dis bien toutes les procédures stratégiques. C’est pourquoi le peuple de l’UPG s’est systématiquement tourné vers ma personne pour succéder à Pierre Mamboundou, notre Maître, ce héros national.

Le véritable problème de cette décision, totalement surréaliste, c’est qu’elle est un défi lancé aux populations qui m’ont porté à la tête du parti, qu’il faudra affronter.

La liberté d’opinion étant un droit naturel, il faudra mettre un policier, un gendarme, un huissier de justice derrière chaque militant. C’est à la fois ridicule et impossible.

Lorsque les procédures officielles s’inscrivent contre la réalité sociale, il y a une rupture du corps social.

C’est le plus grand message qu’il est désormais urgent d’entendre pour sauver le Gabon.

Le Temps: Le tribunal a-t-il pris cette décision en toute impartialité, c’est-à-dire sans arrière plan politique ?

Ce n’est pas le tribunal qui a tranché, c’est un juge qui s’est arrogé les prérogatives d’un tribunal, en l’occurrence le juge des référés.

A elle seule, cette précipitation montre bien que le droit n’était que le prétexte pour donner des allures de légalité à un règlement de compte politique.

A deux ans de l’élection présidentielle, le contrôle de l’électorat du sud du Gabon devient un enjeu majeur, vu que celui du nord est totalement en ordre de bataille pour réaliser l’alternance. Sans faire injure aux autres formations politiques, l’UPG reste le cadre naturel qui fédère le plus largement les peuples du sud. L’arrivée de Moukagni-Iwangou, le véritable héritier politique de Pierre Mamboundou à la tête de l’UPG sonne la renaissance de ce parti, et surtout, le retour aux fondamentaux de la lutte pure et dure.

Après les tribulations à la FEGAFOOT et la tentative d’assassinat par empoisonnement, qui ont suffisamment alerté l’opinion, le recours à la voie judiciaire offre l’avantage de régler proprement mon sort à bon compte.

Au plan personnel, le conseil de discipline m’a déchu de la qualité de juge et m’a privé de toute ressource, avec pour seule perspective, l’entrée certaine dans le rebus de la précarité. Voilà comment le système de l’émergence lutte contre la pauvreté.

Au plan politique, on me retire toute tribune. Mais comme le sphinx, je vais renaitre de mes cendres, parce que la justice qui est d’abord une valeur immanente rétablit toujours les justes.

Puisque tout le monde a compris que Mathieu Mboumba Nziengui n’est qu’un simple épouvantail qui cache mal la main qui l’agite, tous les excès utilisés contre moi par le pouvoir en place est la plus belle publicité qu’il m’assure auprès des populations, et surtout, le meilleur levain pour faire monter et radicaliser le peuple.

Le Temps: Dans une interview accordée à notre consœur l’Union, le Premier Ministre, Daniel Ona Ondo, parle pourtant » d’Etat de droit » et de « renforcement de l’indépendance de la justice », qu’en pensez-vous en tant qu’homme de droit et en même temps homme politique devenu ?

L’Etat de droit ne se déclame pas comme d’un poème, il s’éprouve dans la pratique quotidienne.

Lorsque l’accès dans les média de service public n’est pas équitablement garanti à tous les partis politiques, il n’y a pas d’Etat de droit.

Quand le Parti Démocratique Gabonais passe en boucle et bénéficie de la couverture en direct sur la première chaine nationale de télévision, pour chacun de ses évènements, et que ce privilège ne bénéficie à aucun Parti politique de l’opposition, ce sont les faits qui démentent Monsieur le Premier Ministre.

Pour ce qui est de l’indépendance de la justice, la réponse à apporter à monsieur le Premier ministre est d’ordre systémique. Cette réponse a opposé les pères fondateurs, partagés en sur la configuration à donner à nos institutions, entre le régime présidentiel défendu par Léon Mba et le régime parlementaire préféré par Ngondjout.

En héritant à bon du système présidentiel inspiré de la cinquième république française, le Gabon a pris l’option d’un système institutionnel déséquilibré, qui confère un ascendant réel de l’exécutif sur les deux autres pouvoirs.

Ne pouvant continuer à perpétuer une pratique relevant du pouvoir monarchique, décapité depuis 1789,  la France elle-même vient de rompre avec ce système qui fait de la main du roi la main de justice qui contrôle tous les magistrats, et qui décide véritablement du sort de tout procès. C’est le système encore en vigueur au Gabon.

En disposant du pouvoir de nomination et de promotion des juges, le chef de l’Exécutif contrôle totalement le Pouvoir judiciaire tout entier, autrement dit, de la Cour Constitutionnel au tribunal de première instance. Par le fait de ce mécanisme, il tombe sous le sens que c’est au péril de sa carrière qu’un magistrat statue en toute indépendance dans tout procès impliquant les intérêts du pouvoir en place au Gabon.

Ayant bien compris la manœuvre, certains magistrats s’érigent simplement en fou du Roi, et en retour, ils récoltent la juste récompense de leur zèle.

C’est malheureusement sur ce terrain que s’explique la décision du juge des référés.

Ayant pour toute mission que de prescrire dans l’urgence des mesures conservatoires qui ne touchent pas le fond d’un litige, parce que cette prérogative relève de la compétence du tribunal statuant en formation collégiale, monsieur Fulgence Ongama s’est permis de prononcer l’annulation d’un congrès, mesure qui relève de manière évidente d’un débat fondamental dans la vie d’un parti politique.

Il a pris une mesure si grave sur des arguments contestables, y compris soutenus verbalement par la partie adverse, en refusant un débat contradictoire qui l’aurait utilement éclairé sur le fait, qu’il appartenait aux parties d’aller en débattre en toute clarté devant la juridiction compétente qui en a l’habilitation.

C’est une grande première dans les annales judiciaires, qui n’a pas de précédent et qui ne fera pas jurisprudence.

Mais il y a pire. Notre pays doit comprendre que par les autoroutes de l’information, le Gabon observe le monde, et en retour, le monde observe le Gabon.

Lorsqu’en croyant détruire Moukagni-Iwangou, parce que tout le monde a vite compris que c’est l’objectif recherché, un juge des référés fausse délibérément les règles primaires d’une procédure de pratique commune à tous les pays de tradition juridique romano germanique, il lance le plus mauvais message à la communauté internationale, en démontrant certainement sans le savoir, que le Gabon est le champ clos de l’insécurité judiciaire. Et ce message est le plus cinglant démenti de l’attractivité de l’environnement des affaires d’un pays.

Voilà comment, un Etat qui n’a pas de perspective réelle et des hommes rompus à la tâche, se disqualifie de lui-même devant les grands enjeux du monde.

Le Temps: Dans le cas où votre appel ne prospère pas, qu’entendez-vous faire ?

Je ne pense pas que les vacheries puissent faire boomerang. En tout cas, au-dessus de la Cour d’appel il y a la Cour de cassation, et je ne doute pas que sur la chaine, il se trouvera un juge lucide pour arrêter ce cirque.